Biographie
Benjamin Yusupov est le compositeur en résidence de cette 14ème édition des Sommets Musicaux. Sur commande du Festival, il a composé pour chaque duo de piano se produisant à la Chapelle de Gstaad une pièce inédite. « Gabriel », composé en 1991, sera interprété le 7 février à l’Egiise de Saanen par la Camerata Europeana sous la direction de Radoslaw Szulc.
Benjamin Yusupov est né à Douchanbé, au Tadjikistan, en 1962. De 1981 à 1990, il étudie le piano, la composition, la théorie musicale et la direction d’orchestre au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou. Il a obtenu un doctorat de philosophie à l’Université Bar-Ilan (Israël) en 2001. C’est donc un artiste exceptionnel, compositeur, chef d’orchestre et pianiste que les Sommets Musicaux de Gstaad ont invité comme compositeur en résidence pour leur édition 2014.
« L’une des questions les plus fondamentales de mon travail et le but de ma création musicale » explique Benjamin Yusupov, « est de donner aux auditeurs des émotions fortes et inoubliables, le sentiment d’un miracle qui s’est produit une seule fois dans toute la vie. »
Benjamin Yusupov associe la personnalité d’un créateur à celle d’un philosophe. Son objectif n’est pas seulement d’écrire de la musique ; il voudrait créer sa propre langue, qui orchestrerait tous les styles, du classique au rock. Son intérêt s’étend à toutes les cultures et toutes les musiques du monde. À partir de ces richesses, Benjamin Yusupov crée un univers musical personnel et unique, et peut atteindre à l’universel : son approche associe les règles de composition des différentes traditions ethniques aux outils modernes de création occidentaux, tout en s’intéressant particulièrement au timbre et à la couleur, éléments structuraux essentiels pour lui. Il utilise les sons des instruments exotiques, tout en créant des sons « exotiques » pour les instruments de l’orchestre symphonique traditionnel.
Benjamin Yusupov est aussi un chef d’orchestre très actif. En 1987 déjà, il a été nommé au poste de directeur de l’Orchestre philharmonique de Douchanbé, où il introduit un immense répertoire de musique classique, de Beethoven à Rachmaninov, de Tchaïkovski à Mahler, Chostakovitch et Prokofiev. Il a dirigé, dans l’ex-Union Soviétique, des orchestres tels que l’Orchestre de Radio Moscou, les orchestres philharmoniques de Gorki, Alma-Ata et Saratov. Après son installation en Israël, en 1989, Yusupov a dirigé tous les grands orchestres du pays, comme l’Israel Philharmonic, l’Orchestre symphonique de Jérusalem ou l’Israel Chamber Orchestra. Il a fait ses débuts européens en tant que chef à l’Orchestre Symphonique d’Islande et à l’Amsterdam Sinfonietta, dans la prestigieuse salle du Concertgebouw. Il serait bien difficile d’énumérer tous les orchestres qui ont joué sous sa baguette… Citons, entre autres, le London Symphony Orchestra, l’Orchestre symphonique de Lucerne, le Vlaams Radio Orkest, le Hradec Králové Philharmonic, etc.
Sa collaboration avec le violoniste Maxime Vengerov est marquée par la composition du concerto pour alto, le Viola-Tango-Rock Concerto (2005), accueilli avec enthousiasme dans le monde entier. Cette œuvre novatrice exige du soliste non seulement qu’il joue de l’alto, mais qu’il improvise sur le violon électrique et danse le tango… Benjamin Yusupov a également joué comme pianiste avec Maxime Vengerov, dans de nombreux festivals parmi lesquels on retiendra ceux de Belgrade, Bruxelles, Wiesbaden, ou les Paganiniana de Gênes.
Son Concerto pour violoncelle a été créé récemment pour les 60 ans de Mischa Maisky; dédié au violoncelliste, il était commandité par l’Orchestre Symphonique de Lucerne, l’Orchestre Philharmonique d’Israël et le London Philharmonic Orchestra.
Les œuvres de Benjamin Yusupov ont été interprétées par les orchestres les plus prestigieux comme l’Orchestre Symphonique du Nouveau Monde, l’Israel Chamber Orchestra, le Dresdner Sinfoniker, l’Orchestre Symphonique de Lisbonne, le Philharmonique de Bogota ou l’Orchestre philharmonique d’Israël. Il a également participé à de nombreux festivals dans le monde entier.
Benjamin Yusupov a reçu le prix Clone (1992), le Prix Sherover (1993), le Prix Premier ministre israélien (1999), le Prix ACUM israélien de la meilleure composition (2002, 2004) et le prix Landau pour les arts de la scène (2007).
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